Travailler aujourd’hui c’est gérer de la confusion. Cette confusion provient de deux caractéristiques du travail aujourd’hui.
Multiplicité des canaux d’entrée
Le travail nous parvient de multiples manières : par mail, par téléphone fixe, par téléphone portable, par échange direct, par chat, par des outils comme WhatsApp, par des outils de travail collaboratif (Trello, Astana, Teams, etc.). Bref, cela vient de tous les côtés.
C’est inévitablement générateur de confusion parce que tous ces vecteurs, tous ces porteurs de nouvelles actions à entreprendre ne sont pas hiérarchisées et que leur multiplicité créée le risque d’oubli. Cette confusion s’accompagne d’une angoisse liée à la peur de passer à côté d’une information, de « louper » quelque chose.
Flux continus
L’autre facteur aggravant est que le flux auquel nous sommes soumis est continu, permanent, incessant. Dans un autre monde, une autre vie, il y a 20 ans seulement, le travail arrivait par téléphone fixe, mais pas pendant les réunions, par courrier papier, mais une seule fois par jour, et par le déplacement d’un collègue ou d’un chef. Les flux étaient contenus, canalisés. D’ailleurs, une fois que l’on avait quitté son travail, ce flux s’interrompait totalement jusqu’au lendemain.
Aujourd’hui, si l’on n’y prend pas garde, il ne cesse jamais.
Canaliser les flux
C’est pour cela que je suis un adepte convaincu de la canalisation des flux : je ne traite les informations entrantes qu’aux moments de mon choix et surtout pas au fur et à mesure de leur arrivée. A ces moments, je balaie les outils qui me semblent nécessiter un traitement et je trie les entrants en trois catégories
- Les informations à conserver qui sont classées immédiatement ;
- Le travail à faire qui est immédiatement programmé grâce à la « Litanie pour un rendez-vous » ;
- Ce qui reste, qui n’est donc ni à garder ni à faire est supprimé.
Cette façon de faire, de mettre les flux sous contrôle et de leur refuser la moindre emprise sur mon quotidien, permet d’échapper à ce que Yanita Andonova appelait la « présomption de disponibilité permanente » mais, surtout, nous évite le sentiment de confusion et, donc, est gage de sérénité.